L’innovation marquante de 2022 dans l’univers numérique sera sans contredit ChatGPT. ChatGPT se décrit lui-même comme ceci:
« ChatGPT est un modèle de traitement du langage conçu par OpenAI qui a été entraîné sur de grandes quantités de texte afin de pouvoir générer du texte de manière autonome. Cela signifie que ChatGPT est un exemple d’intelligence artificielle (IA) générative. »
Les commentaires et les analyses se sont multipliés à son sujet, allant des explications éloquentes de Claude Coulombe, qui qualifie ChatGPT « d’idiot savant », à la lettre d’opinion dans le Journal de Montréal qui prend le prétexte d’un prétendu cas de plagiat dans l’édition pour évoquer le risque de pollution du web et de la désinformation associé aux IA génératives, en passant par la plateforme de formation Dokeos qui y va sans hésitation avec ses «5 raisons d’utiliser ChatGPT pour vos formations e-learning».
Que retenir de tout ça? Les IA génératives, c’est bien ou c’est mal? Une opportunité d’augmenter notre productivité, ou un risque de s’enliser dans une mer de textes insipides? Une façon d’optimiser le signal, ou un générateur de bruit? Est-ce que j’utilise ChatGPT pour générer du contenu pour mon site web (ou mes rapports à mes clients), ou je n’ose pas pour des raisons éthiques? Au final, on utilise ou pas dans un contexte professionnel?
Je choisis «toutes ces réponses».
Et j’ajouterais que si (et quand) ça fonctionne, on serait fou de s’en passer.
J’ai fait plusieurs tests avec ChatGPT. J’en ai documentés certains sur Twitter, avec des résultats parfois impressionnants, et parfois ridicules. J’en ai fait plusieurs autres, avec le même constat : pour certains types d’applications, celles qui sont associées à l’écriture et aux langages (incluant les langages de programmation), les IA génératives arrivent à un point de bascule. Le point à partir duquel il est rentable de les utiliser. Le point où on passe moins de temps à trouver le bon «prompt» (la bonne requête) qui génère le contenu dont on avait besoin et à le réviser, que le temps qu’on aurait pris à rédiger un contenu similaire.
Pour d’autres types d’applications, celles qui relèvent de la logique, ce point de bascule n’a pas été atteint.
Donc pour l’instant, je classe ChatGPT et les IA génératives dans la même catégorie que des outils comme Tap’Touche (qui nous amène à taper plus vite), Antidote (qui nous aide à faire moins de fautes) ou un dictionnaire des synonymes (qui diversifie et précise nos choix de mots)
Ceci étant dit, ce serait (évidemment) une erreur d’utiliser les IA génératives dans tous les contextes, sans supervision, et sans transparence. Je pense qu’il faut baliser leur utilisation. C’est pour cette raison que j’ai choisi de respecter la charte d’utilisation professionnelle des IA génératives qui suit.
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Respect des «champs de compétences». Je me réserve les tâches relatives aux raisonnements logiques et à la structuration des idées. Je confie des tâches de rédaction, reformulation, synthèse ou traduction aux IA.
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Imputabilité. Je ne publie aucun contenu généré par une IA sans l’avoir relu et validé. Je ne publie aucun contenu généré par une IA que je ne comprends pas ou que je n’aurais pas été en mesure d’écrire moi-même.
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Transparence. J’informe le lecteur lorsqu’un contenu ou une partie de contenu a été générée par une IA.
Je pense que les principes dans cette charte sont assez généraux pour ne pas se limiter à ChatGPT (je pense à ce peuvent produire DALL-E, Copilot, et tous les autres qui ne manqueront pas de déferler sur nos écrans bientôt). Désormais, toute page de mon site présentant du contenu généré contiendra une mention menant vers le présent texte. Par exemple, dans la page qui présente notre offre de formation, d’accompagnement et de développement avec Airtable, j’ai utilisé ChatGPT pour m’aider à rédiger certains paragraphes ; la page l’indique clairement, juste avant le pied-de-page.
Si ça vous inspire, n’hésitez pas à réutiliser ou à compléter la charte (je publie ce texte sous CC BY 4.0)!
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Crédits image: DALL-E